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Mary WALTON et la réduction de la pollution des trains à New York

Mary Walton est une pionnière dans l’écologie environnementale au XIXème siècle !  Ses inventions ont réduit la pollution des trains à New York et fait d’elle une femme riche qui a perçu des redevances sur les brevets pour le reste de sa vie.


De la jeunesse et de la formation de Mary Walton, on ne sait quasiment rien, si ce n’est une déclaration faite en 1884 :

« Mon père n’avait pas de fils et croyait en l’éducation de ses filles. Il n’a épargné aucune peine ni dépense à cette fin ». Mary WALTON, 1884

Pourtant, il n’y a aucune trace d’elle ayant reçu une éducation formelle. Mais comme nous allons le voir, elle a été saluée des années plus tard par le Woman’s Journal comme femme ayant réussi là où les “inventeurs les plus connus du siècle s’étaient penchés sur le sujet sans être en mesure d’apporter une solution”

Alors, sur quels sujets Mary Walton a-t-elle mobilisé son cerveau brillant ?

Sur des problèmes très concrets de son époque. En effet, propriétaire d’une pension à New York, juste à côté du nouveau chemin de fer surélevé Gilbert de la ville, elle est gênée par le bruit, ou plutôt le rugissement constant des machines à vapeur, du bruit des freins grinçants, des vibrations qui secouent les bâtiments adjacents et par la fumée qui s’échappe pour laisser une couche de suie sur toutes les surfaces. Aussi, elle entreprend de réinventer la technologie ferroviaire de l’époque et réussit, là où Thomas Edison lui-même avait échoué.

Contexte


Revenons sur le contexte de l’époque. La révolution industrielle américaine a attiré les travailleurs de la classe moyenne des fermes rurales vers des emplois d’usine qui surgissaient à un rythme vertigineux dans des villes comme New York, où ils ont rapidement été rejoints par des millions d’immigrants européens en quête d’une nouvelle vie. Tout ce monde était transporté dans New-York par un nouveau système de trains surélevés, ou «els», qui résonnaient, soufflaient et crachaient de la fumée le long de neuf milles de voie qui parcouraient la plupart des principales artères de la ville.

Les chansons et les chants qui avaient longtemps marqué le rythme du travail manuel ont été bientôt noyés par le tintement incessant et le vrombissement des machines dernier cri qui alimentent les usines urbaines. Et l’air que les New-Yorkais respiraient était pollué par ces machines, et par bien d’autres sources de pollution : raffineries de pétrole et de kérosène, usines de vernis et d’engrais, usines d’ammoniac,… qui envoyaient d’épaisses fumées sur la ville.

Inventions

Pionnière du contrôle de la pollution des usines, Walton a dès 1879, développé une méthode pour diriger les fumées émises par les cheminées de locomotives (mais applicables également aux cheminées industrielles et résidentielles) dans des réservoirs d’eau, où les polluants étaient conservés et évacués “dans les égouts, ou dans d’autres canaux appropriés pour les conduire vers une localité éloignée ou souhaitée”. Ce système de réservoir d’eau a redirigé la fumée, les odeurs et les polluants loin de la ville et hors de l’air.  La méthode est répertoriée sous le brevet américain #221,880

Se rendant en Angleterre pour promouvoir son invention, les responsables britanniques ont salué son appareil comme “l’une des plus grandes inventions de l’époque”. Peut-être pas surprenant, compte tenu de la description de Charles Dickens en 1852 des brouillards de Londres et des «rues pleines de fumée brune dense».

Reste à s’attaquer à la pollution sonore : Les trains surélevés créaient une quantité intolérable de cliquetis et de sonneries et perturbaient considérablement la vie quotidienne. C’était tellement perturbant que les gens ne pouvaient pas supporter de vivre près des voies. La ville de New York a même demandé l’aide des inventeurs les plus célèbres d’Amérique, dont Thomas Edison, pour trouver une solution. Cependant, ce n’est pas Thomas Edison, qui a travaillé pendant 6 mois dessus et qui a pu résoudre le problème. C’est Mary Walton, et sa démarche mérite d’être connue.

Elle commence par parcourir les rails surélevés de la ville pendant trois jours, se cache sur la plateforme arrière pour écouter, observer, la tête penchée vers les rails. Après ces trois jours, Walton découvre que les rails amplifient le bruit du train à cause des simples supports en bois traversants. Elle se lance alors dans la réalisation d’un prototype de chemin de fer miniature dans son sous-sol. Elle expérimente différents systèmes de réduction du bruit, et met au point un dispositif insonorisant constitué d’une boîte en bois, peinte au goudron pour résister aux intempéries, doublée de coton et remplie de sable pour absorber les vibrations, et ainsi atténuer le bruit.  Son idée d’utiliser du sable a été inspirée par l’utilisation de sable pour atténuer le bruit des enclumes près de chez elle.

Une version grandeur nature de l’appareil de Walton est ensuite construite ; après une série d’essais Walton obtient le brevet américain n° 327 422 le 8 février 1881.


Lors du brevetage de son idée de chemin de fer, son fils lui recommande de le faire en son nom (à lui), afin de ne pas passer pour une « femme forte d’esprit ». La réponse de la mère est savoureuse : « Fais tes propres inventions, mon fils, répondit-elle, et fais-leur mettre ton nom ! Elle a vendu les droits au Metropolitan Railroad of Innovative York City pour 10 000 $ et des royalties à vie. Le système a été rapidement adopté par d’autres compagnies ferroviaires surélevées, qui ont prospéré grâce au nouveau système respectueux de l’environnement de Walton, faisant d’elle une femme riche, et reconnue.

A partir des années 1930, les chemins de fer surélevés, seront presque tous supprimés et remplacés par des rails souterrains.  Cependant, il y a encore des chemins de fer surélevés à Chicago, et ils utilisent la technologie de réduction de bruit brevetée par Walton.  

Pour en savoir plus :


Mary Walton: Female Inventor Who Succeeded Where Edison Failed

Article rédigé par Emmanuelle P.

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