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Beatrice SHILLING, pionnière de l’ingénierie aéronautique


“Enfant, je jouais avec des Meccano. Je dépensais mon argent de poche pour acheter des canifs, une clé à molette, un pot de colle et d'autres outils manuels simples"  Beatrice Shilling, magazine Women Engineer

Beatrice Shilling, posant pour le catalogue Norton (1935) - Source



Connaîssez-vous la femme qui a permis à l’Angleterre de dominer les cieux pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Beatrice Shilling est une figure emblématique qui a su marquer son époque à sa manière. Ses contributions ont radicalement changé les performances des chasseurs de la Royal Air Force, et ont permis à son pays de remporter des victoires cruciales. Elle sera ensuite surnommée “la fille qui pouvait réparer n’importe quoi”.



Jeunesse


Beatrice Shilling, surnommée Tilly, naît le 8 mars 1909 à Waterlooville, dans le sud de l’Angleterre. Née dans une famille de classe moyenne, elle manifeste dès ses 14 ans son intérêt pour la mécanique en achetant une moto qu’elle bricole elle-même. Cette expérience lui permet dores et déjà de lui assurer son métier de rêve : ingénieure.

Elle commence à travailler très jeune pour installer des câbles et générateurs pour une compagnie d’ingénierie. Son employeur, Margaret Partridge, fondatrice du Women's Engineering Society (WES), l’encourage après trois ans à ses côtés de poursuivre des études dans son domaine, qu’elle lui finance entièrement. Beatrice s’inscrit donc à l’Université de Manchester, où elle y obtient un Bachelor puis un Master de sciences en génie mécanique en 1933.



Dossier étudiant de Beatrice Shilling de l’Université de Manchester, Article BBC News (2017) - Source



Emploi et Royal Aircraft


Suite à ses études, Beatrice peine à trouver un emploi à cause de la Grande dépression. Elle commence en tant qu’assistante de recherche pour le professeur G. F. Mucklow, à l’Université de Birmingham. En 1936, elle est recrutée comme responsable scientifique par le Royal Aircraft Establishment (RAE), agence de recherche de la Royal Air Force (RAF), où elle restera jusqu’à sa retraite, en 1969.

Beatrice travaille sur de nombreux projets au sein de la RAE durant la Seconde Guerre Mondiale. Elle est décrite par ses collègues comme “une pionnière flamboyante”. Elle obtient plus tard un doctorat honorifique de l’Université de Surrey en 1969.



Miss Shilling's orifice


En 1940, les pilotes de la RAF rencontrent des problèmes avec certains avions de chasse (les Spitfire et Hurricane), qui étaient équipés des moteurs Merlin. Beatrice met alors au point en 1941 un système permettant aux moteurs de ne plus caler lors de certaines manipulations par les pilotes. Beatrice les installe avec une petite équipe dans les moteurs Merlin, ce qui est grandement apprécié par les pilotes. L’invention se fait ensuite appeler “Miss Shilling’s orifice”, et permet à Beatrice de se faire connaître.



Vie privée


En parallèle de ses activités professionnelles, Beatrice est passionnée de courses à moto. Elle participe à de nombreuses courses, notamment dans les années 1930, et reçoit de nombreux prix. Elle reçoit la Gold Star pour ses tours sur le circuit de Brooklands à plus de 160 km/h. Cela lui vaut de nombreux commentaires sexistes par la suite, notamment celui d’un recruteur en entretien qui lui dit “Je suppose que les hommes vous ont laissé gagner”.

Beatrice épouse George Naylor en 1938, qui était aussi un collègue du RAE et passionné de courses. Pour l’anecdote, elle aurait refusé de l’épouser avant qu’il ne gagne aussi la Gold Star de Brooklands.


Beatrice Shilling accompagnée du Professeur Lighthill, Farnborough Air Sciences Trust - Source



Retraite et héritage


Beatrice reçoit l'ordre de l'Empire britannique en 1949 pour sa contribution à l’effort de guerre et rejoint l’institution of Mechanical Engineers en 1956. Elle reste très active dans la recherche en ingénierie même après sa retraite. Elle décède d’un cancer en 1990, à 81 ans, et reste aujourd’hui l’une des icônes de l’ingénierie du 20ème siècle.

De nombreux documentaires sur sa vie sont disponibles, notamment celui de la BBC (en anglais). Deux livres sont aussi populaires : Negative Gravity: A Life of Beatrice Shilling par Matthew Freudenberg, et un plus accessible pour les plus jeunes, The Girl Who Could Fix Anything par Mara Rockliff.  Une pièce de théâtre a aussi été jouée à Southampton, en 2022.



Écrit par Lorena G. et édité par Tiffanie C.


 



Sources



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