Selon l'Organisation mondiale de la santé, la santé mentale ne se résume pas à l'absence de troubles mentaux ; c'est un état de bien-être dans lequel une personne réalise son propre potentiel, peut faire face aux stress de la vie quotidienne, travailler de manière productive et contribuer à sa communauté.
Pourtant, malgré son importance, la santé mentale est souvent négligée ou minimisée. Il est crucial de reconnaître l'impact qu'elle peut avoir sur les individus et les organisations.
Dr Fabida Aria est psychiatre impliquée dans de nombreux projets internationaux. Découvrez son parcours inspirant !
Bonjour, je m'appelle Fabida Aria. Je travaille en tant que psychiatre consultant et directrice médicale. Je travaille pour le service national de santé au Royaume-Uni et je travaille actuellement au Birmingham and Solihull Mental Health NHS Foundation Trust.
Ma mission
Je me considère chanceuse d'avoir à la fois un rôle clinique et un rôle de gestion. Cela me permet d'aider les personnes et les familles au niveau individuel, tout en travaillant stratégiquement avec d'autres partenaires du système pour améliorer la santé mentale de la population. Les psychiatres aident les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Ils doivent établir une relation de confiance pour que les gens puissent leur parler des aspects les plus difficiles de leurs pensées et sentiments. Ils doivent écouter, analyser, clarifier et travailler individuellement et collectivement pour envisager toutes les options pour les aider. Chaque personne est unique, ce qui rend encore plus important de s'assurer que nous faisons toujours le mieux pour la personne.
En général, une semaine comprend des consultations de patients et de leurs familles ou amis, que ce soit à leur domicile, à l'hôpital, sur le service s'ils sont admis ou à la clinique. Je travaille avec des collègues d'autres professions au sein de ce que nous appelons une équipe multidisciplinaire. Il peut s'agir d'autres médecins à divers niveaux d'expérience et de formation, d'infirmières, de psychologues, de thérapeutes occupationnels, d'assistants de soins de santé, de psychothérapeutes, de gestionnaires, d'étudiants, etc. Nous assistons également à des réunions.
Contribuer à améliorer la vie du patient est le plus grand cadeau qu'un psychiatre puisse faire. J'ai beaucoup appris de mes patients et de leurs familles, et j'ai été humilié et parfois même pleuré de voir leur douleur et leur capacité à surmonter tant de choses. Mes patients m'ont appelé leur ami, quelqu'un en qui ils peuvent avoir confiance, et tout cela signifie beaucoup pour moi.
J'ai été très honoré de remporter le prix du "Psychiatre de l'année" en 2023, décerné par le collège de psychiatres de Toyak.
Toutes nos félicitations au Dr Fabida Aria, qui a reçu le titre de Psychiatre de l'année, et au Dr Ishtiaq Ahmad, qui a reçu le titre de Médecin spécialiste/spécialiste associé de l'année lors des RCPsych Awards 2023. Extrait de bsmhft.nhs.uk
Mon parcours
J'ai toujours aimé aider les gens et être médecin me permettait d'avoir à la fois la stimulation intellectuelle et le côté relationnel avec les gens, ce qui était parfait. On apprend continuellement et on veut le faire pour pouvoir offrir de plus en plus à nos patients. Un psychiatre doit être médecin puis se spécialiser davantage en psychiatrie pour en apprendre davantage et développer son expertise. Je voulais aussi être la voix de nombreuses personnes qui ne pouvaient pas partager leurs sentiments en raison de la stigmatisation associée aux maladies mentales. J'ai également vu une amie très malade et je l'ai aidée à aller mieux en la soutenant pour obtenir de l'aide, et j'ai su que j'aimerais ce travail.
Les femmes travaillant en psychiatrie
Les femmes psychiatres ont, eux aussi, été stigmatisées, comme les patients, et on considérait autrefois qu'il ne s'agissait pas d'un grand choix de carrière. Je suis heureuse de dire que cela a beaucoup changé et que nous sommes énormément appréciées aujourd'hui par rapport à avant. Le monde prend de plus en plus conscience de l'importance de la santé mentale et de l'impact d'une mauvaise santé mentale sur la société et l'économie. Dans ce monde numérique, les connexions ne sont plus ce qu'elles étaient, la solitude s'est accrue et la nécessité pour chacun d'entre nous de promouvoir une bonne santé mentale est également très importante.
Les femmes ont eu leurs propres défis dans mon domaine comme dans la plupart des autres domaines, surtout moi qui suis une femme de couleur. Cela ne m'a pas empêchée de suivre ma passion pour devenir une grande psychiatre, et m'a par ailleurs permis d'acquérir des compétences et des expériences qui m'ont aidée à fournir des soins que je n'aurais pas pu obtenir autrement. Je suis la marraine exécutive du réseau du personnel féminin de mon établissement, et c'est un lieu où l'on discute des différents défis et où l'on planifie des solutions pour les surmonter. Je suis heureuse de dire que nous avons aujourd'hui de nombreuses femmes psychiatres éminentes et j'espère qu'il y en aura beaucoup plus à l'avenir !
En dehors du travail
Petite, j'ai participé à des réunions de groupe avec des personnes ayant des difficultés d'apprentissage. Je me suis rendu compte à quel point ils étaient différents de moi. J'ai senti qu'il y avait un énorme besoin d'aide de la part des personnes dites capables, et je les ai considérées comme des personnes spéciales. Par la suite, j'ai également fait du bénévolat. Par exemple, pendant mes études de médecine, j'ai rejoint une association caritative pour aider les personnes âgées et j'ai beaucoup appris de leurs histoires de vie.
En outre, j'ai toujours aimé le sport et j'ai été volontaire pour les Jeux olympiques de Londres 2012 en tant que chef d'équipe au sein des opérations de presse. Ce fut une expérience formidable, qui m'a permis de voir beaucoup de sport et de travailler aux côtés de 70 000 bénévoles extraordinaires ! Je suis membre exécutif d'une association caritative appelée British Indian psychiatry association. J'aide à recruter des médecins du monde entier ! Je préside aussi un groupe d'intérêt spécial sur la psychiatrie transculturelle afin que nous puissions partager et améliorer l'expertise en matière de soins de santé mentale dans le monde entier.
Je veille à manger sainement, à marcher régulièrement et à faire de l'exercice. De même, je sais que si je ne prends pas soin de moi, je ne peux pas donner le meilleur de moi-même. Mon travail consiste à aider à réduire la souffrance et la douleur, et c'est en étant au mieux de ma forme que je peux le faire.
Rôle modèle Mes parents et mes enfants sont tous mes modèles. Ils ont tous eu de vrais défis à relever dans leur vie et les ont surmontés avec courage et persévérance, et c'est grâce à eux que je continue à avancer. |
Quelques conseils
Je dirais de ne pas se soucier de ses choix et de ne pas douter de soi-même lorsque son moi intérieur lui dit ce qui la rendra heureuse. Rien n'est fixé et vous avez toujours la capacité d'ajouter, de changer ou de commencer quelque chose, peu importe où vous êtes. Il n'y a pas non plus de carrière fixe et vous pouvez faire plus d'une, deux ou trois choses. Il est également important de parler lorsque vous avez besoin d'aide, et il est normal de ne pas aller bien parfois.
J'ai vécu dans trois pays différents et j'ai beaucoup appris sur les cultures, ce qui m'a énormément aidé à comprendre pourquoi les gens peuvent réagir et s'exprimer différemment face à certaines situations. Tout dans la vie est une leçon à améliorer et à faire progresser, à mon avis, même les moments difficiles font partie de l'évolution d'une personne.
Soyez toujours curieux de comprendre pourquoi les situations sont telles qu'elles sont, aucune question n'est stupide et partagez vos idées ! Croyez en vous, et ensemble, nous pouvons tous rendre le monde meilleur.
Édité par Mazzarine D. et Carolina C.
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Twitter: @Fabida3
Fabida Aria : naviguer dans le labyrinthe de la santé mentale
