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Reine NTONE JOHANSEN : “La réussite ne se mesure pas au titre qu’on a, mais plutôt à notre hab

Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Reine Ntone et je suis ingénieure aérospatiale et des systèmes. Je travaille pour Millennium Engineering and Integration Company. Je travaille sur des projets de la NASA Ames Research Center depuis deux ans et demi maintenant. Mon rôle est de m’assurer que les systèmes destinés à une mission spatiale sont opérationnels, en fonction des objectifs de ladite mission tout en restant conforme à la réglementation.

Mon moment préféré de l’année est celui où nous passons de longues heures dans le laboratoire à construire le satellite.

Laissez-moi vous raconter mes journées types: Je commence généralement ma journée par la lecture des e-mails tout en faisant ma liste de tâches quotidiennes. Il est essentiel non seulement de lister mes tâches, mais aussi de les hiérarchiser en fonction des délais.

Je travaille actuellement sur deux projets: TechEdSat et Cube Quest.

Pendant la phase de conception des CubeSats, je me concentre sur la rédaction de la documentation d’ingénierie des systèmes et j’assiste le Program Manager pour les revues de concept et de conception de produits.

Je travaille aussi en étroite collaboration avec les ingénieurs spécialisés de l’équipe pour m’assurer que toutes les exigences sont respectées, conformément à la documentation de contrôle d’interface.

Mon moment préféré de l’année est celui où nous passons de longues heures dans le laboratoire à construire le satellite. Je suis responsable de l‘Exobrake. C’est un dispositif de freinage flexible basé sur la tension ressemblant à un parachute en forme de croix, qui se déploie depuis l’arrière du satellite pour augmenter la traînée. Cela nécessite que je passe beaucoup de temps à concevoir, construire et tester l’appareil. J’étudie donc l’aéro thermodynamique,qui elle est cruciale pour toutes les missions spatiales.

Quelques semaines avant le lancement, je supervise les tests environnementaux du CubeSatet assiste l’ingénieur logiciel lors des tests fonctionnels.

Ce que j’aime dans mon travail, c’est que mes journées ne se ressemblent presque jamais car mon emploi du temps et mes tâches dépendent fortement des étapes clés jusqu’au lancement des satellites. Après mes heures de travail, je donne de mon temps pour encadrer des étudiants sur leurs projets de design.

La réussite ne se mesure pas au titre qu’on a, mais plutôt à notre habileté à tirer les autres vers le haut. Je mets un point d’honneur à partager ce que je sais, même après 20 heures. “

Concernant mon parcours, j’ai terminé mes études secondaires en 2010 et avec en tête l’objectif de devenir ingénieure, sans idée précise du métier que je voulais exercer. Mes parents m’ont encouragée à commencer mon parcours d’ingénieur par une Licence en Sciences de l’Ingénieur pour acquérir une solide formation technique.

“ J’étais habituée à être parmi le top 3 de la classe en France, mais mon premier quizz en cours aéronautique avancé a été zéro ! “

Lors de mon stage en tant qu’assistant ingénieur mécanique chez Barfield Inc. à Miami, je suis tombée amoureuse du génie aérospatial. Après ce stage formateur et enrichissant sur tous les plans, je suis rentrée en France déterminée à poursuivre mon diplôme universitaire en génie aérospatial. Grâce à ma licence en sciences de l’ingénieur, j’ai pu transférer la plupart de mes crédits et obtenir ma deuxième Licence en Génie des Systèmes avec une mineure académique en Génie Aérospatial.

Je rêvais déjà de travailler à la NASA lorsque j’étais étudiante. C’est donc sans hésitation que j’ai décidé de déménager aux Etats-Unis, plus particulièrement dans la Silicon Valley pour apprendre des experts en la matière.

J’ai commencé ma maîtrise en Génie Aérospatial en 2016 dans la ville de San Jose (San Jose State University) en Californie. Un semestre avant d’obtenir mon diplôme, j’ai commencé un stage à temps partiel chez Millennium Engineering and Integration Company (MEI) pour la NASA Ames sur des projets interdisciplinaires. En janvier 2019, on m’a proposé de faire la transition de mon stage vers un poste à temps plein en tant qu’entrepreneur gouvernemental chez MEI.

Ma première année dans la Silicon Valley a été riche en challenges. J’ai dû apprendre l’anglais en un semestre et passer le TOEFL pour pouvoir intégrer un programme de Master en Aérospatial à San Jose State University. J’étais habituée à être parmi le top 3 de la classe en France, mais mon premier quizz en cours aéronautique avancé a été zéro ! J’étais perdue car l’anglais que j’avais appris n’était pas du tout technique. Je me suis alors rapprochée de mon professeur pour lui demander comment je pouvais faire pour réussir tout en étant honnête sur ma situation. Cette conversation m’a permise de changer mon approche dans mes révisions et m’a aidée à m’adapter au système américain. Cet événement a aussi contribué à changer ma perspective face à l’échec car j’ai commencé le programme avec un zéro sur vingt mais je l’ai fini avec une moyenne générale de 16.

Avec l’évolution des mentalités, la société se rend de plus en plus compte que les femmes sont des « super héros » dans le sens où elles peuvent être à la fois des mères de famille, des épouses, des employées, des entrepreneures ou des cheffes d’entreprise.”

J’ai la chance de n’avoir jamaisfait face à une injustice dans le domaine scientifique car j’étais une femme. Bien au contraire, je me suis toujours sentie soutenue. Je me perçois toujours comme un atout pour mon équipe et je ne prends pas les choses à cœur. Si des remarques négatives sont faites, elles concernent strictement mon travail et elles sont une opportunité pour moi de progresser. Mes collègues à la NASA sont très attentionnés avec moi et je suis à l’aise dans l’équipe.

Pour vous raconter une anecdote positive, si toute l’équipe, majoritairement masculine, commande des pizzas pour le déjeuner, il y a de forte chance qu’ils pensent à me prendre une salade car j’adore ça. Pareil pour le petit déjeuner, ils ne toucheront pas à mon donut préféré et il y a de fortes chances que je le trouve sur mon bureau à mon arrivée au travail.

Ma vie extraprofessionnelle est composée de plaisirs simples du quotidien.Tous les matins, je dresse une liste de mes objectifs professionnels et personnels, et avec la joie et la bonne humeur je coche les cases. J’adore mon travail donc je le considère comme une succession d’activités pendant lesquelles j’apprends au quotidien, ce n’est pas une corvée d’où la nécessité de faire ce qu’on aime !

Je joue au tennis presque tous les jours ! Bien plus qu’une activité physique c’est l’occasion de passer du temps avec des ami(e)s qui sont dans d’autres corps de métiers. Ils me donnent une autre perspective de la vie. Deux heures par jour, on fait une pause pour déconnecter du travail et on s’amuse ! Ça fait partie intégrante de mon équilibre.

J’adore aussi faire des virées en moto dans les montagnes californiennes avec mon mari. J’aime profiter de l’instant présent et vivre de belles expériences, comme des voyages par exemple car après tout, c’est ça la vie ! Je trouve toujours le temps de faire ce qui me rend heureuse.

J’aime aussi la lecture, je lis environ deux livres par semaine en français ou en anglais. Je passe aussi beaucoup de temps avec les étudiants pour les aider et partager mon expérience car la réussite ne se mesure pas au titre qu’on a, mais plutôt à notre habileté à tirer les autres vers le haut. Je mets un point d’honneur à partager ce que je sais, même après 20 heures.

“Science for Girls est la preuve qu’un souffle nouveau règne dans le milieu de la science. “

Le conseil que je donnerais aux jeunes qui souhaitent travailler dans le domaine de l’aérospatial est qu’il leur faut de la rigueur et de la discipline. Le domaine spatial est loin d’être inaccessible mais ça demande d’avoir un sens du détail aigu et de ne pas avoir peur de travailler de longues heures sans laisser la frustration nous décourager. Il faut aussi un background solide en STEM.

Selon moi, dès leur plus jeune âge, les filles sont conditionnées à ne rêver que de certains métiers. J’encourage donc toutes les jeunes filles qui liront cet article à se voir astronaute, mathématicienne ou autres si elles le désirent, car il est temps de normaliser la présence des femmes dans la filière scientifique.

Le manque de ‘role model’ est aussi l’une des raisons pour lesquelles le nombre de femmes scientifiques est encore faible. Quand on voit que c’est possible, on est motivé à faire le pas malgré les obstacles et les idées reçues.

Avec l’évolution des mentalités, la société se rend de plus en plus compte que les femmes sont des « super héros » dans le sens où elles peuvent être à la fois des mères de famille, des épouses, des employées, des entrepreneures ou des cheffes d’entreprise. Je pense qu’on vient de loin et que ces 30% (de femmes dans les STEM) passeront à 40% dans les prochaines années car de plus en plus d’initiatives incitent les femmes à s’orienter vers les sciences. Sciences for Girls est la preuve qu’un souffle nouveau règne dans le milieu de la science.

Rédigé par Houda

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