Sylvia Earle
Depuis l’enfance les pieds dans l’eau
Née en 1935, Sylvia a toujours été passionnée par la faune et la flore l’entourant. C’est à l’âge de 12 ans, lorsqu’elle déménage en Floride, en bordure du Golfe du Mexique, qu’elle se dévouera à la vie marine.
Elle a appris (grâce à un ami de son père) à utiliser un scaphandre. Cet apprentissage la marquera et c’est grâce à cette nouvelle technologie qu’elle étudiera les fonds marins.
Diplômée de botanique en 1955, spécifiquement en algologie, elle poursuivit ses études avec un doctorat à la renommée université de Duke. Sa thèse portait sur les algues brunes de son familier golfe. Cependant, elle se lança dans un défi de taille : collecter 20 000 échantillons d’algues. Encore aujourd’hui, cela représente la plus grande recension dénombrée.
Durant ses recherches, elle jonglera entre son travail de chercheur, sa vie d’épouse et son rôle de mère. Même enceinte, elle continua ses explorations.
En effet, en 1964 elle rejoint pendant 6 semaines une expédition dans l’océan indien. L’année suivante elle devint la directrice adjointe de Eugénie CLARK, son modèle féminin, au laboratoire marin de Cap Haze (Floride). C’est seulement en 1966 qu’elle obtint son doctorat avec sa thèse « Phaeophyta of the Eastern Gulf of Mexico ».
Dès son diplôme en main, elle enchaina les études scientifiques, en collaboration avec Harvard.
Dans les profondeurs
Ses recherches la menèrent à rester de plus en plus longtemps, de plus en plus profondément, dans l’océan.
En février 1968, elle plonge pour la première fois à 30 mètres de profondeur, grâce au Deep Diver. Ce sous marin cracheur de plongeurs, lui permet alors de rester pendant 1h30 sous l’eau.
« La porte vers l’océan s’est ouverte, Sylvia Earle »
C’est passionnée par cette nouvelle technologie qu’elle postulera pour le programme d’habitat sous marin Tektite, installé dans le parc national des îles Vierges, St John à 15 mètres de profondeur. Sa candidature sera refusée, les responsables du projet ne voulant pas mélanger des hommes et des femmes confinés ensembles.
Elle décida alors de monter une équipe composée uniquement de femmes. Ce sera la deuxième équipe vivant dans le Tektite pour le projet Tektite 2. Prouvant ainsi à tous qu’une équipe de femmes était aussi compétente que des hommes.
Du 6 au 20 juillet 1970, les 5 femmes restèrent alors en saturations dans l’habitat sous marin. Ce programme permis d’observer le comportement d’un groupe humain en milieu confiné, d’évaluer la viabilité de créer des laboratoires sous marin ainsi que l’impact sur l’environnement.
Costatant que la pollution commençait à détruire les récifs coralliens, Sylvia passera sa vie à protéger et sensibiliser le public.
Depuis 1970, elle occupe une place privilégiée au sein de la société “National Geographic“. En 1977, elle sera également conservatrice et chercheuse à l’Académie des sciences de Californie.
Elle continuera par la suite ses recherches, participant à 5 missions dans le laboratoire sous marin Hydrolab. Lors d’une autre étude dans les îles Truck elle collectera 100 espèces d’algues, dont 15 nouvelles, jamais vues auparavant.
Femme de records
Durant sa vie Sylvia a effectuée de nombreuses découvertes, premières expériences et records.
19 octobre 1979 : première personne à utiliser le scaphandre autonome Jim. Elle explorera grâce à lui l’île d’Oahu pendant 2h à 380 mètres de profondeur.
21 novembre 1985 : à bord du Deep Rover (véhicules sous marin), elle plonge en solitaire à 1000 m de profondeur.
Dirige pendant 5 ans les expéditions « Océans Durables »
Fonde en 2008 « Mission Blue »
Auteur de plus de 200 publications scientifiques et 13 livres
Donne des conférences dans plus de 90 pays
Détient 27 doctorat
Au total elle passera plus de 7 000h sous l’eau
Le documentaire Mission Blue est consacré à elle, si vous souhaitez en savoir d’avantage.
Le 19e siècle a vu de nombreuses femmes s’établir dans le domaine maritime. Dans ce domaine, si Sylvia Earle s’est battue pour explorer les fonds marins, d’autres femmes, comme elle, se sont battues pour obtenir leur doctorat. Roger Arliner Young est l’une d’entre elles.
Roger ARLINER YOUNG
Roger ARLINER YOUNG fut la première femme afro américaine à obtenir un doctorat en zoologie à une époque où les femmes « n’étaient pas faites pour les sciences ». Elle subira au cours de sa vie de nombreuses injustices, l’empêchant de mener ses études. La courageuse scientifique combattra jusqu’au bout celles-ci et prouvera à beaucoup qu’il ne faut jamais abandonner ses idées.
Découverte des sciences
Roger ARLINER YOUNG nait en 1889 à Clifton Forge, dans une famille pauvre.
C’est à Washington, dans la prestigieuse université de Howard (la plus prestigieuse université pour personnes de couleur ) qu’elle s’intéressera aux sciences. YOUNG partit à l’université pour étudier la musique et découvrira par hasard les sciences lors d’un cours de zoologie. Intriguée par cet enseignement, elle s’inscrira également en embryologie.
Malgré cet intérêt pour les sciences, elle envisage de devenir assistante sociale, métier plus convenable pour une femme noire. En effet, à l’époque les femmes noires qui étudient ou travaillent dans le monde scientifique sont très mal vues.
Cependant ses professeurs voyant un réel potentiel en elle, malgré ses résultats moyens, l’inciteront à continuer dans cette voie. L’un de ses professeurs,Ernest Everett Just (directeur du département de zoologie) lui demandera même de devenir son assistante.
« Génie de la zoologie »
Roger, suite à la demande du professeur Just, entamera un Master à l’université de Chicago pour pouvoir être son assistante. Dès sa première année, elle découvrira que les parties disparates du système digestif des paramécies ( organismes unicellulaires aquatiques), se rassemblent formant un tube digestif continu. Cette découverte lui vaudra d’être publiée dans la prestigieuse revue Science (« sur l’appareil excréteur de la paramécie »).
Elle deviendra alors internationalement reconnu comme la première chercheuse afro américaine publiée. Sigma Xi, éminente société scientifique lui proposera même de rejoindre ses rangs. Just, mettant en avant toute ces récompenses la qualifiera de « génie de la zoologie ». Il ne manquera d’ailleurs pas d’utiliser son talent pour l’aider dans ses propres études (plus tard nous découvriront que malheureusement il ne reconnaitra jamais son aide, omettant de la citer dans ses études).
Des études entravées
Toutes ces recherches et récompenses motiveront d’avantage Roger. Elle décidera alors en 1929 d’obtenir son doctorat. Retournant à l’université de Chicago, elle continuera ses recherches sur les effets des radiations ultraviolettes sur les œufs d’oursins, sous la direction de Frank Rattray Lilie, embryologiste de renom et ancien mentor de Just.
En plus de sa thèse à préparer, Young se verra confier par Just la direction du département de zoologie à Howard. Rappelons le, situé à Washington ; des milliers de kilomètres séparent alors les 2 universités. Cette charge de travail considérable l’empêchera de préparer convenablement sa thèse, elle échouera à celle-ci.
En plus de cet échec, son directeur de thèse n’hésitera pas à la renvoyer de son cursus, l’échec de son élève confirme ses idées. En effet, l’embryologiste de renom défendait l’idée que les personnes de couleur étaient génétiquement inférieures aux blancs. Il désignera même la chercheuse comme déficiente mentalement et enverra une lettre à Howard à ce sujet.
Le choc de ces nombreux événements poussera Roger à disparaitre un moment. Cependant, la nécessité d’un salaire, pour subvenir au besoin de sa mère handicapée la poussera à retourner à Howard.
Son retour fut glacial, même agressif. En effet, Just voyait en l’échec de la chercheuse une grande déception. D’une part, qu’elle ait donnée une mauvaise image à son ancien mentor et d’autre part son échec le mettait dans l’embarras. Voulant créer un Master en zoologie dans son université, il n’hésitait pas à mettre en avant le talent de YOUNG lors de sa recherche d’investisseur.
Le biologiste voulu alors se débarrasser d’elle. Il l’accusa de nombreuses erreurs, rendait son emploi du temps impossible, tout cela dans le but d’avoir une raison de la renvoyer. Ce qu’il fit l’année suivante.
Pas découragée, Roger prouva à tous qu’elle était une vraie scientifique en obtenant son doctorat en 1940, sous la direction de Lewis Victor Heilbrunn; qui cette fois, lui donnera le soutient nécessaire pour son travail.
Un combat jusqu’au bout
A la suite de son doctorat, le docteur YOUNG travaillera dans une petite université de Caroline du Nord.
Révoltée par toutes les discriminations que la population noire subit, elle deviendra activiste, s’attirant le mauvais œil de nombreuses personnes notamment des universités. Il sera alors difficile pour elle de trouver et garder un travail. De plus, elle commencera à perdre la vue, suite à ses précédentes études sur les rayons UV.
Epuisée mentalement elle finira par être mise dans un asile à la fin des années 50.
Rédigé par Maeva T.
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