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Femmes en Astronomie / Astrophysique - Partie 1

L’espace, les étoiles sont une source de fascination pour les êtres humains depuis toujours. L’astronomie est en effet considérée comme la plus ancienne des sciences avec plus de 5 millénaires d’histoire. L’observation des astres, des phénomènes célestes et l’étude des propriétés physiques des objets de l’univers occupent une place prépondérante encore aujourd’hui pour la communauté scientifique, de part son importance dans la compréhension des mécanismes qui régissent notre univers.

Vous l’aurez deviné, l’histoire d’une telle discipline est parsemée de grand noms qui l’ont marqué par les contributions importantes qu’ils y ont apporté. De nombreux personnages célèbres dont vous avez probablement déjà entendu parler tels que Thales, Copernic, Newton, Einstein, Hawkings, etc… Les noms féminins sont cependant rares dans l’imaginaire collectif !

Marie Curie - Source : https://campuscom.fr/film-marie-curie/

En effet, quand on parle de l’histoire de la physique, le nom féminin qui vient spontanément à l’esprit est “Marie Curie”. C’est en effet la première femme à avoir reçu un prix Nobel, à ce jour la seule femme l’avoir reçu deux fois (Prix Nobel de Physique en 1903 avec Henri Becquerel et Pierre Curie et Prix Nobel de Chimie en 1911) et la seule personne à ce jour à avoir reçu le prix Nobel dans deux domaines scientifiques distincts. Pas étonnant que son nom ait autant de poids, vous me le direz !

Cependant dans le l’histoire des sciences en général et de l’astronomie en particulier de nombreuses femmes ont apporté des contributions très importantes. Et elles sont beaucoup plus nombreuses que ce que l’on peut imaginer à avoir marqué à leur époque le domaine l’observation/étude de l’univers et ses étoiles. En parlant d’étoile, justement…


L’Antiquité - Hypatie (355 ou 370 - 415) dite l’Étoile d’Alexandrie

Représentation imaginaire d’Hypatie d'Alexandrie par Alfred Seifert (1901). Source : Wikipedia](https://s3-us-west-2.amazonaws.com/secure.notion-static.com/4f106841-134a-45c0-80f4-e0e5f35c7333/552px-Alfred_Seifert_Hypatia.jpg) Représentation imaginaire d’Hypatie d'Alexandrie par Alfred Seifert (1901). Source : Wikipedia

L'étymologie du mot grec “astronomia” nous donne l’expression “astron nomas” qui signifie “loi des astres”. L’étude de la “Loi des astres” était déjà d’une importance majeure dans le monde antique tant elle avait une portée purement scientifiques, pour la compréhension de certains phénomènes naturels (météorologiques, par exemple) mais aussi une portée philosophique.


La perception de l’étude des astres a cependant beaucoup évolué avec le temps et le niveau de connaissance global de la population. Aganice ou Aglaonice de Thessalie qui a vécu au IIe siècle av. JC est souvent considérée comme la première femme astronome. Elle était en effet capable de prédire les éclipses totales de la lune et passait cependant pour une sorcière. Il est dit qu’elle trompait les autres femmes en leur faisant croire qu’elle faisait disparaître la lune.


Commentaire de Théon d'Alexandrie sur le Livre III de l'Almageste de Ptolémée.

Hypatie, qui quant à elle vécut à vers la fin de l’Antiquité est à l’origine de nombreuses des premières contributions de femmes au domaine de l'astronomie. Surnommée “l’Étoile d’Alexandrie”, Hypatie était une philosophe, astronome et mathématicienne grecque d’Alexandrie. Elle fut à la tête de l’école néoplatonicienne d'Alexandrie au sein de laquelle elle enseignait philosophie (Platon, Aristote et d’autres philosophes) et astronomie dans les années 390.

La plupart des contributions d’Hypatie au domaine de l’astronomie concernent les mathématiques. Elle écrit par exemple un commentaire du traité d'Apollonios de Perga sur les sections coniques jamais retrouvé à ce jour, et crée un Canon Astronomique (ensemble de tables décrivant les mouvements des corps célestes). Elle est de ce fait reconnue aujourd’hui comme faisant partie des plus grands mathématiciens de son époque.


Hormis ces travaux indépendants, Hypatie était également une enseignante et commentatrice. Elle serait à l’origine entre autres du “Commentaire de Théon d'Alexandrie sur le Livre III de l'Almageste de Ptolémée, édition révisée par ma fille Hypatie, la philosophe” publié par son père Théon d’Alexandrie. Certaines sources affirment cependant qu’Hypatie aurait corrigé le texte d’Almageste lui même et pas le commentaire de son père. Elle aurait également contribué à l’édition des Canons astronomiques de Ptolémée.



Mort de la philosophe Hypatie. Source : Wikipedia

Hypatie étant respectée à l’époque de part sa position au sein de l’école de Platon, elle avait une influence politique non négligeable. À la suite d’un conflit politique de succession, elle fut assassinée sous les ordres de l’évêque Cyrille d’Alexandrie, ce dernier ayant déjà par le passé avec le soutien de ses proches, essayé de la faire passer pour une sorcière/sataniste afin de la discréditer aux yeux du peuple. Son prédécesseur, oncle et mentor Théophile d’Alexandrie était en effet farouchement opposé à l'enseignement du néoplatonisme.

Un ouvrage relatant la vie d'Hypatie est publié en 1853 par Charles Kingsley et elle devient une figure majeure de la lutte pour les droits de femmes au XXe. Bien qu’ayant été connue pour sa tolérance et son ouverture d’esprit vis à vis des chrétiens à son époque, elle fut considérée durant le siècle des lumières comme un symbole de d’opposition au catholicisme ; siècle des lumières qui vit aussi de nombreux changements dans le monde de l’astronomie.


À suivre......


Rédigé par Bryne T.



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